Les opiacés
Qu'est-ce que c'est ?
Les opiacés sont une famille de drogues et de médicaments dérivés de l’opium ou le synthétisant. Parmi eux (liste non exhaustive) : l’héroïne, qui se trouve le plus souvent sous la forme d’une poudre marron, ou bien blanche (chlorhydrate d’héroïne), la morphine, sous forme de sulfate et chlorhydrate de morphine qui est utilisé comme antidouleur sur prescription ou dans un cadre récréatif (le médicament le plus fréquent est le Skénan, un sulfate de morphine), l’oxycodone, un opiacé semi-synthétique qui est utilisé comme antidouleur sur prescription ou dans un cadre récréatif (les médicaments les plus fréquents sont l’Oxycontin et l’Oxynorm), le fentanyl et ses dérivés, qui est un opiacé de synthèse utilisé comme antidouleur ou dans un cadre récréatif, les nitazènes et leurs dérivés, qui sont des opiacés de synthèse utilisés comme antidouleur ou dans un cadre récréatif et parfois comme adulterant d’autres substances.
Ça se consomme comment ?
Certains de ces produits, vendus sous forme de médicaments, peuvent être consommés par voie orale sous forme de cachets ou de gélules (fentanyl, oxycodone, Skénan), de patchs, de sprays oraux ou nasaux et d’applicateurs buccaux (fentanyl pour ces trois formes). Tous les opioïdes peuvent également être consommés par injection, par inhalation (rôti, en vapeur ou sur du papier aluminium), par sniff ou par voie rectale.
Quels effets ?
Tous ces produits provoquent une sédation plus ou moins forte, une sensation de sécurité et de chaleur. Certains d’entre eux, notamment l’héroïne, sont également utilisés pour leurs effets euphorisants, anxiolytiques et désinhibants (notamment l’héroïne et le Skénan, mais moins le fentanyl et ses dérivés).
Quels sont les risques ?
Le risque majeur associé à l’usage d’opiacés est la surdose, parfois mortelle. Une surdose peut survenir à la suite de la consommation de doses plus ou moins fortes en fonction des opiacés. Tous les opiacés sont associés à un risque de dépendance. La tolérance augmente rapidement si la prise est fréquente, créant le besoin de prendre des doses plus fortes pour obtenir les mêmes effets et augmentant donc le risque de surdose et de dépendance. La dépendance, caractérisée par un syndrome de sevrage en cas de tentative d’arrêt, peut être ressentie au bout de quelques jours de consommation seulement. L’usage d'opiacés peut engendrer une constipation, des nausées et des vomissements, une sécheresse buccale et une somnolence. Certains opiacés en particulier (Skénan et Oxycodone, dans une moindre mesure) sont responsables de démangeaisons cutanées.
Quels sont les adultérants possibles ?
On trouve parfois dans des échantillons vendus comme de l’héroïne des produits tels que la cocaïne, la morphine, la codéine, le paracétamol et la caféine, voire plus rarement des opiacés de synthèse très puissants comme la xylazine et des nitazènes, et, dans certains cas, des cannabinoïdes de synthèse comme le MDMB-4-En-Pinaca ou l’ADB-Butinaca. Dans la majorité des analyses, l’héroïne, quand elle est présente, est associée au paracétamol et/ou à la caféine.
Comment réduire les risques ?
Analyse ton produit ! Pour réduire les risques, il est utile de savoir ce que tu consommes. Ne consomme jamais sans naloxone, le médicament antidote aux surdoses : Essaye d’avoir plusieurs doses de naloxone (Prenoxad en injection ou Nyxoïd en spray nasal) avec toi quand tu consommes et ce pour chaque personne si tu consommes à plusieurs. Si les effets de la naloxone sont lents, réadministre après 2 ou 3 minutes. Même avec la naloxone, en cas de surdose, appelle le 15. Une surdose est aussi possible si tu sniffes ou si tu fumes. Essaye de suivre avec une montre ou un chronomètre à quelle fréquence tu consommes et fais des pauses. Évite de consommer seul·e, surtout si tu n’as pas l’habitude. Préviens tes ami·e·s de ce que tu as consommé et dans quelles quantités. Si possible, fais des pauses dans ta consommation pour limiter la dépendance et laisser du temps à ton corps pour récupérer. Après une pause, réduis les doses : lorsque l’on consomme après avoir fait une longue pause (plusieurs jours/semaines/mois), la tolérance a baissé, il faut alors consommer une dose plus petite que d’habitude car l’ancienne dose habituelle peut causer une surdose. Quand tu as consommé, essaye d’attendre quelques heures avant de recommencer. Après avoir consommé, endors-toi sur le côté pour libérer les voies respiratoires. Mesure tes doses, notamment si tu consommes des opioïdes très puissants comme le fentanyl. Avoir une balance précise au 10 microgrammes (0,01 milligrammes) près est très utile. Une dose de fentanyl supérieure ou égale à 0,5 microgramme/kg (poids du corps) peut être mortelle. Une injection intraveineuse, surtout si elle est réalisée rapidement (et non progressivement), est un facteur de risque de surdose. Renseigne-toi sur les interactions.